Comment vit-on la crise du Covid ?
La situation au Quebec
Comme partout, le coronavirus envahit le Canada.
Début avril on comptait plus de 21 000 cas de Covid-19 et un peu plus de 509 décès.
Le Québec est particulièrement touché. En mars dernier, on nous annonçait la fermeture des écoles et toute entreprise non essentielle.
On a le sentiment que la crise est plutôt bien gérée.
Le gouvernement a pris des directives anticipées par rapport à d’autres pays.
Il a eu la « chance » de pouvoir observer la situation dans le monde et donc être réactif dès les premiers cas recensés dans le pays. Le nombre de malades augmente de jour à jour, ce qui s’explique aussi par les environ 4 000 dépistages quotidiens opérés par le Québec.
Mais en parallèle, la courbe de la propagation du virus est aplatie et le nombre de décès est contenu malgré un nombre de malades deux fois plus élevé qu’en Ontario.
Les hôpitaux ne sont pas submergés, mais, comme dans de nombreux pays, la situation des CHSLD (residences pour seniors) est critique.
Chaque jour, à 13h, on écoute la conférence de presse du Premier ministre Mr Legault. Il communique les chiffres mis à jour et les décisions/directives en cours. Puis, quelques questions/réponses avec les journalistes.
C’est transparent, factuel, efficace. Et non anxiogène comme regarder les shows d’information en boucle.
C’est notre rendez-vous quotidien pendant le confinement. Notre lien avec la réalité extérieure. Celui qui nous tient en allène, comme si on espérait chaque jour de meilleures nouvelles .
Anticipation, organisation et respect
Ici, il n’y a pas la police dans les rues ni d’attestation à présenter pour justifier nos sorties.
J’ai l’impression que la grande majorité de la population respecte la distance de sécurité de 2 mètres et ne sort que pour faire son épicerie. Au supermarché, l’organisation est de rigueur. On nous donne une lingette/du gel pour se nettoyer les mains à l’entrée, les caddies sont désinfectés. Un parcours fléché est mis en place dans le magasin pour maintenir un sens unique de circulation. Pas question de faire 10 milles allers-retours. À la caisse, les paiements en cash sont interdits et un plexiglas nous sépare des employés.
Il y aura toujours des personnes inconscientes qui ne respectent pas les précautions de rigueur.
Mais c’est bon de voir le respect et le civisme des Quebecois. Comme toujours 🙂
Nos travails, la garderie, nos visas
Qu’est ce que ça donne pour nous au quotidien ?
On a la chance de préserver nos emplois et de pouvoir travailler à temps plein, depuis la maison.
En travaillant dans le domaine des médias/technologies, le confinement de la population représente pour nos jobs de vraies opportunités tant celle-ci est disponible et connectée.
Evidemment, ce n’est pas facile tous les jours puisqu’on doit être un minimum disponible pour Harry dont la garderie est fermée. Comme tous les établissements scolaires et milieux de garde.
On s’adapte, on jongle, on trouve une routine !
Concernant nos démarches liées à notre immigration :
Nos visas actuels prennent fin en juin prochain, soit dans 2 mois !
Exactement à l’annonce du confinement en mars dernier, nous avons lancé les démarches en ligne pour notre nouveau visa. La procédure se poursuit, mais nous devons fournir des empreintes biométriques et toutes les agences d’immigration accréditées pour le faire son fermées. On est donc en gros STAND BY. Nuls doutes que la situation ne sera pas rétablie avant la fin de notre visa, nous devrions donc tomber dans un « statut implicite » qui nous permet tout de même de rester sur le territoire en attendant la réponse de notre dossier en cours. En revanche, si nous quittons le territoire, nous ne pourrions pas rentrer au Quebec au retour. Les avions se faisant plutôt rares, ce n’est pas un problème pour l’instant !
Et le moral dans tout ça ?
Forcément, quand du jour au lendemain tu apprends que tu vas travailler de la maison avec ta famille et que la garderie de ton fils est fermée, c’est la panique à bord. Puis, tu comprends que c’est nécessaire.
Tu te crées de nouveaux repères et les bons jours te montrent que tu sais t’adapter et que c’est possible !
Malgré la phase d’adaptation en dent de scie, je considère ce confinement comme un cadeau… (si on oublie tout le négatif qui en est la cause bien sûr).
Plus de temps, de partage en famille, un souffle, un regard nouveau sur le quotidien qu’on menait, revoir ses priorités, le sens des choses… Oui, de ce point de vue c’est un précieux cadeau !
Je vous expliquais mes difficultés de mamans (expatriée) ici.
Ce confinement est arrivé comme une petite bouée, venue me sortir de mes détresses existentielles.
Si tu m’avais dit que rester confinés à trois et se couper de tout lien social allait en fait enlever une grande solitude de mon coeur, je ne l’aurais pas cru !
Bien sûr on se sent seuls, et nos familles nous manquent particulièrement pendant cette période de crise. Mais j’ai retrouvé mon cocon, mon noyau, nous trois. Et c’est ce qu’il y a de plus important, la condition sinéquanone à mon bonheur en étant loin de tout.
Et vous savez comment ça marche, ça débloque ensuite beaucoup de choses.
Je me sens moins seule, plus disponible, plus patiente avec mon enfant.
Ça ne veut pas dire que je ne m’arrache pas les cheveux quand mon fils m’interrompt sans cesse quand je suis hyper concentrée dans mon travail ! hahaha 😉
Le mot de la fin
On avance, un jour à la fois. On pense à tous ces gens qui vivent de tristes situations, dont les projets de vie sont tombés à l’eau, dont les emplois ce son arrêtés, ceux qui ont perdu des proches, de près ou de loin. Ceux qui combattent/ont combattu le virus. Ceux qui sont en première ligne.
C’est moche, cette crise du covid-19. Et heureusement, dans toute situation, il y a du positif et des leçons à en tirer. Alors espérons que ce soit aussi un changement bénéfique pour notre civilisation, pour notre planète. Que ça puisse nous permettre de revoir les priorités et le sens de nos vies. Est-ce qu’un monde meilleur serait possible pour cet après Covid ? On pourra toujours en douter, mais on ne peut cesser d’y croire.
Comme on dit ici, ÇA VA BIEN ALLER.